mardi 22 juin 2010

THE ANDROMEDA STRAIN (Robert Wise, 1971)

Sans soutenir la comparaison avec "2001", "The Andromeda Strain" est néanmoins un film de science-fiction réussi grâce notamment à un bon scénario qui s'appuie sur une nouvelle solide de Crichton. Pourtant ça démarre poussivement avec quelques scènes de remplissage. On entre véritablement dans le vif du sujet que lorsque les quatre scientifiques commencent leurs travaux sur cet étrange mystère Andromède. Tout est alors décrit précisément sans galimatias. Le danger que représente le microorganisme extraterrestre devient palpable. Dommage que la fin, résolument optimiste, offre une morale assez faible. Mieux réussi, "The Thing" de Carpenter préférait à bon escient laissait le spectateur à son imagination.

THE QUIET EARTH (Geoff Murphy, 1985)

Retour au nanar. Les films se suivent mais ne se ressemblent pas. Fort d'une petite notoriété, celui-ci promettait. En fin de compte, ce n'est qu'un énième survival ennuyeux où il ne se passe rien. À fuir.

LIFEBOAT (Alfred Hitchcock, 1944)

"Lifeboat" est un film de commande, un film de propagande. La contribution d'Hitchcock à l'effort de guerre. L'objectif de Steinbeck qui s'était vu confier l'écriture du premier traitement, était de lancer un appel à l'unité nationale. Il s'agit de conduire les États-Unis incarnée dans sa diversité par neufs représentants clairement typés vers l'unité qui doit faire sa force.
Sur cette base, qui est celle d'un drame psychologique et nullement celle d'un film d'action, Hitchcock impose immédiatement sa marque, celle d'un réalisateur définitivement très porté sur la forme et le dispositif (forte psychologie suggérée par l'emploi répété de gros plans et le fait que la caméra ne quitte jamais le canot). L'ironie est très présente dans les dialogues. Les rapports de classes, sujet bien hithcockien, sont mis en avant avec mordant. Dans sa conception le film est singulier sur deux points. Dans sa pré-production le film a été presque entièrement planifié en storyboard, fait très rare à l'époque. Plus rare encore, profitant du décors unique, Hitchcock l'a tourné strictement séquentiellement.
Un temps envisagée, la traditionnelle apparition du réalisateur sous la forme de sa dépouille flottant entre deux eaux, ne fut finalement pas retenue (pour les implications physiques qui en découlait). Humour typiquement anglais qui flirtait dans le contexte avec le mauvais goût. Le réalisateur qui suivait alors un régime très strict apparaît deux fois en photo sur un journal pour la publicité d'un produit amaigrissant (avant/après). La réussite est d'ailleurs tellement saisissante (plus de 40 Kg perdus) que Hitchcock reçut de nombreuses demandes de fans qui cherchaient un régime miracle !

jeudi 17 juin 2010

MADEO (Joon-ho Bong, 2009)

Malgré des qualités esthétiques indéniables et quelques plans tournés de manière originale qui sont désormais la marque de fabrique de Bong, "Mother" déçoit énormément sur le fond. Il ne développe aucune idée et n'émeut que rarement. Les yeux mi-clos, le film se regarde sans grand intérêt voire avec un certain ennui.

vendredi 11 juin 2010

LA CÉRÉMONIE (Claude Chabrol, 1985)

Un téléfilm du "maître" qui ressort son marqueur fluo pour critiquer une énième fois le bourgeois. Il y a une bonne idée, un personnage analphabète, mal joué par Bonnaire malheureusement. Le jeu des acteurs oscille entre le médiocre et l'indigent. Seule Huppert sort du lot. La fin du film est pathétique. Un mélomane enregistre sur une vielle cassette la musique d'un opéra de Mozart qui passe à la télé. Des fusils à deux coups n'en finissent plus de tirer. Des cadavres respirent. Du foutage de gueule. Chabrol c'est fini. Je ne crois pas que j'y retournerais un jour.

THE BREAKFAST CLUB (John Hughes, 1985)

Avec son parfum d'années 80, "The Breakfast Club" est un petit film sympathique, assez bien dialogué, pas trop mal joué. Pour une fois, un teen movie va au-delà des clichés et se montre un peu mature sur la question de l'accès à l'âge adulte. Ainsi, dans son genre, on peut dire que le film de Hugues fait figure de chef d'œuvre.

jeudi 10 juin 2010

SOUTHLAND TALES (Richard Kelly, 2006)

Incroyable chance du débutant. Le premier élève se pointe et dépasse ses maîtres ! D'emblée le bougre remet tout en cause en tuant le père et la mère, feus les fondateurs du genre XXL : NBK et THX. Là, c'est le nanar des nanars. Celui qui les contient tous : la somme nanardesque. Il faudrait créer une sous-série à la série Z : la série ST. Le film de Richard Kelly en serait la pierre fondatrice.

mercredi 9 juin 2010

THX 1138 (George Lucas, 1971)

Un nanar prétentieux donc antipathique. Dans leurs costumes de robots masqués, on voit les comédiens mieux que s'ils se promenaient à visage découvert. On a l'impression d'assister à une partie d'une heure et demie de chiffres et des lettres (on doit faire des mots de 3 lettres ; je n'ai pas réussi à comprendre ce qu'il fallait faire des chiffres). Duvall et Pleasance, perdus dans cette marée blanche, tentent en vain un « Chauve qui peut ! ». Il faudrait créer une sous-série à la série Z : la série THX. Le film de George Lucas en serait la pierre fondatrice.

ENCOUNTERS AT THE END OF THE WORLD (Werner Herzog, 2008)

En Antarctique, Herzog s'intéresse aux marginaux de Mc Murdo et en particulier à ses scientifiques, biologiste plongeant en mer de Ross, vulcanologue crapahutant sur le mont Erebus ou autre glaciologue étudiant l'iceberg B-15. De bonnes réflexions dans un environnement original mettent le documentaire au-dessus de ceux qu'on peut voir à profusion sur le petit écran. On sent quand même que tout cela s'est construit dans l'improvisation et c'est parfois décousu. Mais la patte du réalisateur allemand est bien là et son savoir-faire singulier offre toujours un résultat captivant.

samedi 5 juin 2010

FANTASTIC MR. FOX (Wes Anderson, 2009)

Passé le charme rétro, "Fantastic Mr. Fox" se révèle être une bien piètre histoire, médiocrement drôle et franchement ennuyeuse. Aucun des personnages n'est attachant. Chacun semble déclamer son texte comme un monologue sans se soucier d'autrui. Non content de verser dans la branchouille, Wes Anderson le faux rusé commet ici un crime de lèse-majesté en la personne de Roald Dahl. Mauvaise presse pour les militants anti-fourrure...

THE FLY (Kurt Neumann, 1958)

Première adaptation de la nouvelle de Langelaan. Dommage que le film ne suive pas entièrement la nouvelle dans laquelle : 1. André Delambre tient à la fois de la mouche entrée dans la machine et de son chat, victime d'une précédente expérience ratée ; 2. Hélène Delambre, détruite psychologiquement, se suicide. Néanmoins, c'est une des meilleures séries B de science-fiction des années 50 marquée par la présence du subtil Vincent Price.

jeudi 3 juin 2010

QUE LA BÊTE MEURE (Claude Chabrol, 1969)

Un poil meilleur que "Le boucher", "Que la bête meure" ne casse pas non plus trois pattes à un canard. Le script n'est pas sans maladresses. Duchaussoy trop froid déçoit. Seul Jean Yanne dégage quelque chose. On peut le voir comme le meilleur Chabrol. Ou comme le moins mauvais...

GRIZZLY MAN (Werner Herzog, 2005)

Le film d'Herzog tente de cerner la personnalité de Timothy Treadwell au travers d'interviews de ses proches, et de scènes extraites des 100 heures de prises de vues tournées avant sa mort. L'américain ami des ours apparaît comme un écolo affecté, mégalomane (tout le temps dans le cadre), névrosé (il parle aux bestiaux avec une voix de châtré) et suicidaire. Fine psychanalyse, "Grizzly Man" se complait un peu trop dans le morbide. Hein Werner ? On a compris que Treadwell, tout guerrier qu'il était, s'était fait salement ratatiner.

mercredi 2 juin 2010

KISS OF DEATH (Henry Hathaway, 1947)

Tout petit film noir sans cadavres. Victor Mature est fadasse ; Richard Widmark trop excentrique. La censure a tout édulcoré. Dans le genre, il est facile de trouver mieux.

FISH TANK (Andrea Arnold, 2009)

Bonne surprise que ce petit film où l'on découvre avec plaisir la jeune et fraîche Katie Jarvis, excellente dans son rôle d'adolescente paumée qui fait les 400 coups. À noter que le tournage s'est déroulé dans l'ordre chronologique du film, les acteurs n'ayant eu connaissance du script que morceau par morceau.

lundi 31 mai 2010

CAST AWAY (Robert Zemeckis, 2000)

Nul jusqu'au crash, le film ne devient intéressant que lorsque Hanks échoue sur l'île. Investi, l'acteur d'ordinaire pâlichon incarne alors un Robinson crédible. De retour sur le continent, on retrouve un scénario insipide avec des réactions de personnages mal écrites. De surcroît pollué en permanence par de pénibles références publicitaires, "Seul au monde" laisse un goût plus amer que salé.

dimanche 30 mai 2010

COMMENT JE ME SUIS DISPUTÉ... (MA VIE SEXUELLE) (Arnaud Desplechin, 1996)

C'est évidemment beaucoup trop long et trop bavard mais peut être faut-il en passer par là pour obtenir une psychologie un peu subtile. Y gagne-t-on à voir un film plutôt qu'à lire un livre ? Almaric et surtout Devos sont persuasifs. Dégraisser de ses dialogues faux, ampoulés et verbeux, "Comment je me suis disputé avec Éric Barbier" (le titre primitif) aurait pu être l'ultime film sur l'âge d'homme, celui qui aurait sorti définitivement de la fange le cinéma français. Raté de peu à cause de trop.

samedi 29 mai 2010

THE RED SHOES (MICHAEL POWELL & EMERIC PRESSBURGER, 1948)

Ce conte cruel à la mise en scène inventive qui atteint au sublime lors de la longue séquence du ballet "Les chaussons rouges" souffre du jeu inégal des trois acteurs principaux (bien que leurs personnages soient plutôt bien écrits). Moira Shearer danse bien mais n'émeut pas beaucoup ; à la mort de la ballerine, on se demande qui, de Marius Goring en gare ou de Anton Walbrook sur scène, réalise la prestation la plus lamentable. Enfin comment ne pas regretter que le scénario n'ait pas suivi le dénouement du conte d'Andersen qui voit la jeune fille obtenir du bourreau qu'il lui coupe les pieds. Enfin, le spectacle est quand même diablement envoutant.

MULHOLLAND DR. (David Lynch, 2001)

Frustré de voir capoter son projet d'une nouvelle série TV (après le succès de l'excellent Twin Peaks), Lynch accepte la proposition de Studio Canal de torcher un long-métrage à partir du pilote boudé. Résultat : une pastissade nauséeuse, une fumisterie même pas drôle qui bernera plus d'un spectateur. "Mulholland Drive" ou pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué...

jeudi 27 mai 2010

THE SECRET OF KELLS (Tomm Moore, 2009)

Visuellement flamboyant, "Brendan et le secret de Kells" brode une histoire balisée autour du livre de Kells, manuscrit illustré de motifs ornementaux et réalisé par des moines de culture celtique vers l'an 820 considéré comme un chef-d'œuvre du christianisme irlandais et de l'art irlando-saxon. Un spectacle à la hauteur pour les enfants et pour les adultes qui auront su en garder l'âme.