samedi 20 mars 2010

NOTORIOUS (Alfred Hitchock, 1946)

La belle Alicia (Bergman), recrutée à Miami par un agent du gouvernement américain, Devlin (Grant), est envoyée au Brésil pour rentrer dans l'intimité d'un espion soupçonné d'implication dans un trafic.
Thriller complexe et romance raffinée, brillamment joué, "Les enchaînés" offre un suspense haletant qu'Hitchcock maintient avec brio de bout en bout jusqu'au final, surprenant.
À noter qu'après le tournage, Cary Grant garda la fameuse clé UNICA qu'il donna quelques années plus tard à Ingrid Bergman. Quelques années encore plus tard, l'actrice offrira le porte-bonheur à Hitchcock pour sa plus grande joie. La nôtre est de replonger dans un de ses films majeurs.

vendredi 19 mars 2010

DESERTO ROSSO (Michelangelo Antonioni, 1964)

Distorsion des bruits d'usines ; contraste entre couleurs criardes et grises des paysages environnants : tout concourt à exacerber la névrose du personnage central de l'histoire incarné par la belle Monica Vitti dont c'est le dernier film avec Antonioni. Il faut être prêt à affronter une constante austérité et la sécheresse de nombreuses scènes où les acteurs semblent n'être plus que des spectres. Au milieu du désert, l'histoire racontée à l'enfant est un oasis salutaire. Un film intrigant.

jeudi 18 mars 2010

THE ROAD (John Hillcoat, 2009)

The Road choisit l'ellipse en nous projetant dans son univers apocalyptique sans nous expliquer comment c'est arrivé. L'intérêt n'est pas le changement d'état. C'est le nouvel état, déjà avancé, dans lequel on est projeté de plein-pied. La vie s'y meurt. Deux survivants, père et fils, suivent dans un vain but la route qui mène au sud.
Ce road-movie force l'admiration par son aspect visuel. Viggo Mortensen incarne avec force ce père entièrement dévoué à son fils. Mais leur relation, essentielle, souvent émouvante, manque parfois de profondeur. Dommage que les propos, trop fréquemment manichéens, ne soient pas à la hauteur des images.

THE WRONG MAN (Alfred Hitchcock, 1956)

« J'ai réalisé pour vous bien des films de suspense. Mais je voudrais vous en montrer un tout différent. La différence réside dans le fait que c'est une histoire vraie jusque dans ses moindres détails. Pourtant, elle contient des éléments plus étranges que ceux des films que j'ai réalisés avant. ». C'est bien Hitchock qui parle au début du film (chose qu'il ne fera qu'ici), lui plutôt coutumier de ses apparitions fugitives. Voix persuasive, autorité acquise par une carrière de plus de trente ans déjà en 1956, on est forcé de le croire. La déception est d'autant plus frustrante au générique de fin qu'on a le sentiment d'avoir été floué. C'est bien sûr excellemment filmé ; Henry Fonda incarne à merveille ce faux coupable. Mais voilà, tout ça n'empêche pas une histoire convenue et finalement ennuyeuse. Un film mineur.

mercredi 17 mars 2010

BRINGING UP BABY (Howard Hawks, 1938)

Screwball comedy, "L'impossible M. Bébé" (titre en français ridicule) fit un four à sa sortie. Conséquences : Katharine Hepburn fut renvoyée au théâtre ; Howard Hawks fut viré de la production RKO qui suivit. Comment le film a-t-il pu depuis regagner les faveurs de la critique et du public ? Mystère... Grant avec un jeu étriqué, répétitif et crispant, et Hepburn qui n'avait jamais fait de comédie auparavant (ce qui se voit) ne sont pas drôles. Seul un fanatique de léopards saura subir ce défilé de gags catégorie Panzer.

dimanche 14 mars 2010

THE WICKER MAN [BO] (Paul Giovanni, 1973)

Le chaos occasionné à la sortie du film garantissait d'expédier la musique de Paul Giovanni au placard. Fort heureusement, elle a été depuis réhabilitée.
Laissons à Christopher Lee le soin de promouvoir lui-même la musique du film (à laquelle il participe d'ailleurs) : « La musique de The Wicker Man est assez extraordinaire. Je pense que c'est probablement la meilleure musique que j'ai entendue dans un film. Toutes les chansons sont totalement différentes les unes des autres et pourtant, elles résument parfaitement l'atmosphère des scènes. Ce que Paul Giovanni a achevé est tout à fait incroyable et d'une beauté absolue. Je pense que c'est remarquable et je le dis vraiment. »

MENG LONG GUO JIAN (Bruce Lee, 1972)

Gags lourdingues, combats chiches, réalisation très médiocre. Si l'on est indulgent – par respect pour Bruce Lee ou pour Rome – on dira que La fureur du dragon n'est pas un bon film ; si l'on est objectif, on sortira l'argument Chuck Norris (particulièrement inexpressif) pour le taxer de nanar.

L'UCCELLO DALLE PIUME DI CRISTALLO (Dario Argento, 1970)

Tourné en six semaines en 1969 à Rome, "L'Oiseau aux plumes de cristal" est le premier film du cinéaste et la seconde adaptation du roman de Fredric Brown.
Premier coup de maître que ce giallo au scénario plutôt malin. Quelques touches d'humour, rares dans le genre, le rendent fort distrayant.
À noter que les mains du meurtrier sont celles de Dario Argento dont la direction fut un moment contestée jusqu'à ce qu'on apprenne à quel point une secrétaire de production avait été effrayée par la vision des premiers rushes...