vendredi 9 avril 2010

KIBA OKAMINOSUKE (1966, Hideo Gosha)

Avant de devenir un maître du chambara digne de Kurosawa, Kobayashi et Okamoto, Hideo Gosha se fait la main avec cette petite série B, "Le loup enragé". Au centre de l'intrigue, Kiba Okaminosuke, un ronin errant, ressemble au Yojimbo de Kurosawa mais ses mimiques et simagrées le caricaturent davantage en un personnage de manga. Gosha ne s'attarde sur aucun thème sentimental (vengeance, cupidité ou encore amour...) et mise plutôt sur l'action et le style où il affiche déjà une grande maîtrise. De là des scènes de sabre magnifiquement filmées avec ses giclées de sang "noir" (violent pour l'époque), ses silences et ses ralentis. Divertissement hautement recommandable.

DELIVERANCE (John Boorman, 1972)

Magnifiquement photographié dans le cadre enchanteur de la rivière Chattooga, "Délivrance" aborde pour une des premières fois le thème de l'homme moderne face à Mère nature. À travers sa trame de film d'aventure, de multiples questions se posent aussi bien d'ordre social, philosophique, que métaphysique. Mais la micro-société que forment les quatre hommes n'y apporte jamais de réponse unanime si bien que le discours global demeure pessimiste sinon empreint de scepticisme. Ainsi, à la fin de l'épopée, le propos du personnage sûr de lui qui affirme la nécessité de "savoir se perdre pour se retrouver" paraît contredit.

mercredi 7 avril 2010

SEI DONNE PER L'ASSASSINO (Mario Bava, 1964)

Considéré comme le film qui a codifié définitivement les règles du giallo italien, "Six femmes pour l'assassin" a été la source d'inspiration inavouée des premiers films d'Argento (la solution ressemble à celle de "L'uccello dalle piume di cristallo"). Parmi les composantes du genre, on trouve : un assassin sans visage, vêtu de noir et ganté ; le décompte des cadavres (nombreux) ; le sadisme des homicides (sadiques !) ; leurs différents modes opératoires (sadiques !!!).
Le travail de la photographie avec ses filtres de couleurs et ses jeux d'ombres force le respect. La mise en scène rythmée sert une intrigue bien développée. Bava signe ainsi une œuvre magistrale, pierre solide à l'édifice giallo.


mardi 6 avril 2010

PHASE IV (Saul Bass, 1974)

Ce petit film de science-fiction est le seul long-métrage réalisé par Saul Bass, graphiste américain surtout célèbre pour ses génériques de films (pour Kubrick, Preminger, Hitchcock ou encore Scorsese). La mise en scène parvient à nous faire croire à l'intelligence formique et, en comparaison – on ne sait si cela est fait exprès – les humains, incarnés par trois piètres acteurs, passent pour une race plutôt bête. Aussi oubliera-t-on les dialogues, trop explicatifs et souvent inutiles, pour s'attarder sur l'aspect visuel qui lui est fourmidable.