samedi 8 mai 2010

4 MOSCHE DI VELLUTO GRIGIO (Dario Argento, 1971)

"Quatre mouches de velours gris" clôt la trilogie dite "animale" d'Argento. Expérimental jusque dans son casting (Jean-Pierre Marielle en détective homo, Bud Spencer en psychologue), ce giallo oublie trop souvent d'avancer. Régulièrement alors, des gags pénibles tentent de nous divertir. En vain. Sans doute est-on conscient de la fadeur de l'intrigue. Par morceaux on sent bien la patte du réalisateur de "Suspiria" mais le tout ne fait pas mouche...

LES DIMANCHES DE VILLE D'AVRAY (Serge Bourgignon, 1962)

"Cybèle ou les dimanches de Ville d'Avray" séduit par sa mise en scène pleine d'inventions et sa magnifique photographie noir et blanc. La jeune et émouvante Patricia Gozzi y donne avec talent la réplique à son partenaire, Hardy Krüger, qui interprète avec sensibilité un homme torturé. Le charme envoûtant qui émane de ce joli film poétique est rompu brutalement lors d'un dénouement trop hâtif et contestable.

vendredi 7 mai 2010

THE DAY THE EARTH CAUGHT FIRE (Val Guest, 1961)

Le même jour, Russes et Américains font exploser deux bombes nucléaires qui modifient l'axe de rotation de la Terre entraînant des bouleversements climatiques catastrophiques. Impossible de gober une telle ineptie aujourd'hui. On sait en effet que seuls des séismes de très forte magnitude peuvent modifier l'axe terrestre et seulement de quelques centimètres. Avec une telle invraisemblance scientifique, tout devient passablement discrédité. De plus le film esquive les difficultés en se plaçant du point de vue des bureaux d'un quotidien londonien (y sont justifiés d'une pierre deux coups le manque d'émotion et la profusion d'informations). L'agitation journalistique tente alors d'apporter un peu de crédit à l'histoire mais cela ne suffit pas à combler la vacuité de cette pâlotte série B.

jeudi 6 mai 2010

Il BOSS (Fernando Di Leo, 1973)

"Il Boss" conclut la trilogie du milieu en portant exclusivement son attention sur la mafia sicilienne. Mario Adorf absent, c'est Henry Silva qui rempile, dans un rôle plus important et moins sclérosé que celui qu'il avait dans "La mala ordina". Conséquence : la froideur prend le pas sur l'humour, qu'on trouvera néanmoins chez le cynique préfet de police. Violent, réaliste dans les actes mais pas dans leur déroulement trop accéléré, "Il Boss" présente une mafia où l'on trahit sans scrupule au contraire du "Parrain" de Coppola sorti un an plus tôt qui montrait une famille Corleone unie, intransigeante en matière d'honneur. Terni par un scénario trop linéaire (c'est simple : on va de représailles en représailles) mais généreux en scènes coups-de-poing, ce troisième volet constitue un honnête spectacle.

LA MALA ORDINA (Fernando Di Leo, 1972)

Ce deuxième volet de la trilogie du milieu de Di Leo qui n'est pas proprement dit une suite au "Milano Calibro 9" est – disons-le d'emblée – relativement décevant. Cependant la présence de l'excellent Mario Adorf évite à "La mala ordina" de sombrer corps et âme grâce à son interprétation caméléon du proxénète Luca Canali, tour à tour sentimental papa-poule, faux naïf, belliqueux rebelle et vengeur impitoyable. Au contraire du premier volet de la série, les scènes d'action sont ici réussies (des bastons musclées et surtout une monstrueuse course-poursuite lorsque Canali disjoncte) mais avec un démarrage très poussif et un script ultra-plat, dans l'ensemble, ce polar à l'italienne frustre un peu.

mardi 4 mai 2010

MILANO CALIBRO 9 (Fernando Di Leo, 1972)

Premier volet de la "trilogie du milieu" de Di Leo, "Milano Calibro 9" est un polar italien nerveux porté par un script habile, des acteurs crédibles et des dialogues savoureux (irrésistible joute verbale entre le commissaire de police milanais et le sous-commissaire Mercuri). Dommage que les scènes d'action demeurent un ton en-dessous (grosse fusillade singulièrement bâclée presque sans effusion de sang). Mais on n'en demande pas tant pour cette parfaite série B qui mérite véritablement d'être exhumée.

lundi 3 mai 2010

BAD DAY AT BLACK ROCK (John Sturges, 1955)

Un homme vient mettre du plomb dans la cervelle de péquenauds ayant jadis joué avec le feu. Les brebis égarés se rachètent. Le mouton noir est puni. "Black Rock" redore son blason. Message carré ; belle morale. Sur la forme, le film a ses qualités : bien joué par une pléiade d'acteurs plutôt aguerris ; admirablement photographié. Pour la musique, André Previn s'est égaré (le film n'est pas un western). Bref, sobre et sec, "Bad Day at Black Rock" est un assez bon film mais pas de quoi crier au génie.

LA DAMA ROSSA UCCIDE SETTE VOLTE (Emilio Miraglia, 1972)

Après une introduction parfaite qui nous explique la légende de la dama rossa et de la dama nera, il est dommage que le film accumule les travers : pléthore de personnages devenant ingérables, enquête policière très faible (l'inspecteur attend les trois derniers meurtres comme si c'était une fatalité), acteurs atteignant la limite de leur jeu de moins en moins convaincant... S'en suit forcément une baisse d'intérêt voire de l'ennui. Mention spéciale à la très belle musique de Bruno Nicolaï qui redonne des couleurs à ce ce giallo surestimé.

dimanche 2 mai 2010

THE HIDDEN (Jack Sholder, 1987)

Commencé tambour battant, "The Hidden" fait illusion un moment. Mais bientôt les changements de corps du parasite extra-terrestre se suivent et se ressemblent à l'ennui, le rythme fléchit. Pis ! Bien avant la fin, tout semble clair comme de l'eau de roche. Malheureusement rien ne vient nous surprendre, pas même le plus petit retournement. Oublié des années 80, "The Hidden" ne mérite pas la réhabilitation.